Kaydara : Le projet fou qui devient réalité

Nous sommes aujourd’hui le 21 mai 2011. Pour vous ce n’est peut-être pas grand-chose, mais pour Savitri et Raphaël c’est l’aboutissement de quelques années de travail. Effectivement, ils sont tous les deux réalisateurs de Kaydara, un projet totalement fou qui sort aujourd’hui. Nous vous laissons le découvrir mais nous vous proposons aussi de découvrir un peu les coulisses de cette œuvre.



C’est en 2003 que l’idée germe dans la tête des deux réalisateurs. Ce sont deux personnes qui apprécient Matrix qui se lancent « corps et âme » dans un projet que beaucoup aurait trouvé déjanté. Ce qu’ils veulent faire ? Un film à la Matrix. Mieux encore, une histoire dans la trame originale de Matrix. Et ainsi raconter leur propre aventure pendant qu’au même moment un certain Néo découvrira que le monde réel n’est qu’une culture d’humains. Mais pourquoi Matrix ? « [Car] c’est un résumé de tout un courant mondial du cinéma de genre, sans parler des influences tirées des mangas et de la culture asiatique plus généralement. Aussi en abordant ce sujet nous avons pu nous confronter à tout un tas d’exercices de mises en scène propre à ce cinéma là… » déclare Savitri.



Mais à l’inverse de la plupart des « fan-films » (Kaydara n’étant pas un fan-film, d’où les guillemets), ils feront absolument tout ce qui est en leur pouvoir pour recréer l’univers de Matrix dans le film. Et ainsi ne pas produire un métrage de médiocre qualité mais tenter de faire absolument tout pour donner le meilleur de ce qu’ils peuvent produire.

Parce que, pour Savitri, « Matrix est un film culte qui a marqué un certain tournant dans l’industrie cinématographique. Aujourd’hui encore, il reste une référence et continue à influencer les réalisateurs. Sans avoir la prétention d’avoir réussi notre coup, le fait de se confronter techniquement à un tel nom du cinéma avait aussi l’ambition de démontrer nos compétences auprès des professionnels ». On comprend dès lors que Kaydara est aussi une sorte de carte de visite pour avoir une chance de progresser dans le monde impitoyable du cinéma. Car même si ce dernier a fait une école, il partage une passion avec toi, lecteur, qui est le cinéma. Et quoi de mieux que de se faire connaître en montrant ce dont on est capable ?

Ainsi l’entreprise est assez titanesque. C’est perdu dans les Hautes-Alpes que Raphaël et Savitri se lance dans la réalisation complexe du film. Comme le dit Raphaël, c’est vraiment le désir de créer quelque chose digne des standards hollywoodiens qui donne le résultat final.



A eux deux, c’est un puissant mélange de tout ce que le cinéma professionnel offre. Cela va de la prise de vue réelle, tournée sur fond bleu, des maquettes réalisées avec des pots de yaourts en passant par des logiciels professionnels types 3DsMax. Et réussir à faire ce qu’ils ont créer demande énormément de temps. Car à deux, faire ce que des centaines de personnes feraient habituellement sous les ordres d’un studio, demande beaucoup de temps et de passion. Quitte à se couper du monde comme le reconnait Savitri. Mais la passion prouve encore une fois qu’elle peut nous pousser à faire absolument tout.



Ils n’hésitent pas à recréer numériquement des villes entières, à patienter longtemps pour que le rendu de certains plans soient totalement terminés, ou bien encore à se multiplier pour remplacer les figurants manquant comme le remarque Raphaël quand on lui parle des figurants : « C’est moi en fait LE figurant du film… même quand on voit une foule c’est que de multiples moi avec des costumes différents ! Blague à part c’est presque vrai, mais on essayait toujours de créer le maximum de diversités en demandant aux gens qu’on pouvait avoir sous la main de passer quelques minutes à venir devant notre fond bleu se faire filmer… Pour l’anecdote, dans le plan du tremblement de terre du métro ce sont seulement 3 personnes qui représentent la foule, Savitri, Florence Rodriguez (la femme virus), et moi-même… ».

Finalement nous sommes ici en présence de deux Zack Snyder. Des réalisateurs visuels, qui tentent à tout prix de rendre réel ce qui est logé dans leur imagination en usant et abusant des fonds bleus, pour changer du vert, pour nous offrir un spectacle démentiel qui mérite qu’on s’attarde dessus au moins pendant 55 minutes. Soit pour la totalité de la durée du film.



Je vous laisse admirer l’œuvre en silence et je vous laisse imaginer tout le travail qui a été fait par ces deux personnes, ponctuellement aidés de mains bénévoles.
Aussi, profitez du film en haute définition, en version originale sous-titrée français. Et si vous souhaitez en savoir encore plus, je vous invite à vous rendre chaque samedi à partir de maintenant sur http://www.kaydarafilm.com/ pour profiter de 2H10 de making-of séparés en plusieurs parties et que vous découvrirai au fur et à mesure des semaines.

Place au spectacle, le rendu final est assez impressionnant à mon avis. Et faites tourner si vous aimez !